Vous savez ce qu'est la façade. Tout le monde en a une. C'est celle que vous montrez et qui recouvre ce que vous cachez.
Dans
le meilleur des cas, votre façade est une part agréable de vous. Vous
vous en occupez à peine, parce qu'elle va de soi. Vous êtes un être
humain équilibré, relativement content, ça se voit. Félicitations.
Mais certaines personnes ne sourient pas naturellement, ne rient jamais pour de vrai.
Je n'en suis pas là. Seulement, parfois, un mot, un souvenir, revient,
m'attrape, et me laisse dents serrées, paupières salées, gorge
étranglée.
Y
a pas à dire. Ma façade craque. Elle a des fuites. La saleté ressort.
Et je déteste, vraiment, je déteste afficher ma saleté en public.
Alors,
je vais tenter de faire du nettoyage. Public ? Faut croire. Mais
planquée. J'ai une identité civile, que je ne vous dirai pas. J'ai une
identité web, que je ne veux pas associer à ça. Gingeolin sera un masque
utile.
Depuis
février, ma façade a acquis un usage très particulier. A savoir, ne pas
clamer au monde que j'ai été violée dans mon sommeil par mon meilleur
ami dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 février 2014.
Pourquoi
? Parce que je ne voulais pas que tout le monde le sache. Je ne voulais
pas être une victime. Je voulais gérer ça toute seule, en adulte.
J'allais commencer un nouveau boulot dans une nouvelle ville, c'était
l'occasion de nier, de planquer, de refouler.
J'ai tenu huit mois.
Je
n'ai plus envie de garder ça pour moi. Je veux porter plainte, et, si
tout va bien, je vais porter plainte. Tant pis si ça fait de moi une
fille avec une mentalité de victime. Je suis usée par le refoulement.
J'ai atteint ma limite. En somme, je n'en ai plus rien à foutre, et j'ai
les nerfs à arracher le visage de ceux qui me barreront la route.
En
faisant des recherches, je n'ai pas trouvé toutes les infos que je
voulais sur la démarche de la plainte. Alors, je vais essayer de décrire
le plus possible la façon dont ça se passera.
Je suis traversée par des pensées paralysantes et des émotions tueuses. Je vais essayer de les exorciser. Qui sait, je ne suis peut-être pas la seule à les ressentir. Je n'en sais rien. Je ne connais pas d'autre personne violée.
Voilà. Ça va être, en gros, la ligne éditoriale du blog. Je vais tâcher de m'y tenir.
Salutations,
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